Ô joie, grande joie de découvrir (tardivement) le premier épisode du Sorceleur. Alors certes, le jeu, datant de 2007, a un peu vieilli, ce que je constate à la vue des visages des PNJ, certains n'étant pas gâtés par la nature. Ensuite, sans être un RPG couloir, les zones visitées se parcourent rapidement et la liberté est assez restreinte. Mais l'histoire, à l'apparence classique (une traque prétexte à l'aventure), est habilement tressée à base de quêtes et de dilemmes. Difficile de décrocher passé la première heure de jeu. Je trouve en particulier l'ambiance saisissante : des décors sombres et très fins jusqu'aux bruitages qui donnent vie aux environnements. Le système de combat, pensé PC, est parfaitement adapté au clavier et à la souris. En fonction des ennemis, il faudra jongler au mieux entre les signes magiques et les différents styles de combat. Et le bourrinage en maltraitant notre souris est proscrit : comme dans un QTE, on devra cliquer au bon moment pour enchaîner les combos. Une bonne idée bien exploitée... Pardieu, ciel bas et envol de corbeaux, The Witcher est un RPG racé. Il pose toutes les bases de la série et ouvre la voie royale au Sorceleur.

The Witcher fait suite au roman du Sorceleur. Mais une suite sans la participation d'Andrzej Sapkowski, puisque CD Projekt ayant acquis les droits décide de poursuivre l'histoire en interne dans l'optique d'en faire un RPG. Ainsi, ils sont en possession d'un univers fort, riche, plein de personnages iconiques et intéressants, à commencer par son héros Geralt De Riv. Pour cette suite, quoi de mieux que le bon vieux coup scénaristique de l'amnésie. Le jeu se structure donc autour d'un héros à la réputation forte mais qui ne se souvient de rien, et autour duquel gravite quelques compagnons tels que Triss, Vésimir ou Jaskier, qu'on retrouvera durant toute la saga. Par ce procédé et ces quelques figures familières, on apprend très succinctement les faits d'armes de notre personnage. Amorçant rapidement un nouveau plot scénaristique, le jeu introduit des mécaniques narratifs qui feront le sel de la saga. Hélas, Witcher 1 n'est pas très élégant, voire parfois graveleux. Visuellement c'est variable et le système de jeu, certes fonctionnel est porté par des animations rigides, peu précises et ne procure que peu de sensations dans les combats. Witcher pose malgré tout de bonnes bases.

Bénéficiant d'un background hors norme grâce aux 8 tomes sortis dans les années 90, The Witcher permet de raconter les aventures de Geralt avec une richesse scénaristique, un bestiaire et un contenu très inspiré et riche. Orienté dark fantasy et très adulte, l'histoire et son déroulement ne fera pas dans la dentelle avec des morts, des trahisons et du sexe à foison. Le gameplay à la souris est une bonne idée pour rendre les combats et déplacements extrêmement simples et instinctifs. Les menus sont complets et les objectifs principaux / annexes nombreux, ce qui permettra d'atteindre une durée de vie solide (+70h pour le finir). La réalisation est de qualité, le doublage quoique limité (beaucoup de voix et de PNJ similaires) de bonne facture. En bref, une grande aventure qui ne laissera pas indifférent.